Entends moi, écoute moi, tends l'oreille, sois attentive.
Doucement, imperceptiblement, ma voix, ma colère résonnent, c'est un silence assourdissant.
Pourquoi n'entends tu pas mes cris?
Calme, du calme, je reste calme, doux pourtant, sans brusquer, sans te brusquer, sans te remuer...
Doucement imperceptiblement, ma voix, ma colère résonnent, c'est un silence assourdissant.
Tu n'entends toujours pas ma douleur ?
Ca monte, ça remonte, sans calme, les tempes bouillantes. L'air se trouble, je n'entends plus.
Doucement imperceptiblement, ma voix, ma colère résonnent, c'est un silence assourdissant.
Tu n'écoutes pas, vous n'écoutez pas, vous n'êtes plus là. Mon crâne implose, du sang sur mes mains, le mien...
Et des brisures... Autour et dedans.
Seul, enfin seul, tout se casse, tout rompt, une seule envie, tout détruire. La rage n'est pas étanchée, le sang n'a rien apaisé. Le bruit, la fureur se sont arrêtés et pourtant...
Et pourtant, seul, seule la colère reste, qui s'étouffe en grandissant, qui ne respire plus.
L'inertie seule solution, légume émotionnel, pour ne plus rien casser, pour protéger, pour me protéger. Solitude détonnante, mais rassurante.
Doucement imperceptiblement, ma voix, ma colère résonnent, c'est un silence assourdissant.
Ecrire toujours, encore, parler sans bruit, parler encore, toujours, ne plus jamais se taire ou se taire à jamais.
Que l'on se taise autour, je veux être le seul bruit. Plus de cacophonies, plus d'autres libres et moi prisonnier, silencieux. Je veux hurler gaiement.
Seul.
Doucement imperceptiblement, ma voix, ma colère s'éteignent dans un vacarme rassurant.