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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 21:40

Et bien non, je ne vis pas seul, contrairement à tout ce que j'ai pu vous dire où raconter par mail ou au téléphone. Dans ma case nous sommes très nombreux.

Il y'a dans cette maison, beaucoup de petites choses qui partagent mon quotidien. Remarquez c'est inévitable, je vis entre une bananeraie et une maison qu'on pourrait comparer à une ferme alors forcément ....

Premièrement les grands habitués de Mayotte qui partagent le quotidien de tous les mahorais, je vous en ai déjà parlé, je ne vous fait pas languir, ce sont des veritables stars: les moustiques.
Mais attention, on ne va pas repartir dans le même combat, ici c'est chez moi et ces petits malins ont compris qui étaient le maître. Ils ne me piquent pas, ne m'empêchent pas de dormir, ils sont là c'est tout.

Ensuite à plus grande distance, mais très présent auditivement, des animaux plus imposants. Les zébus, je ne sais pas où ils sont, mais je les entends beugler régulièrement, ça ne me dérange pas, c'est à peu près le seul bruit que j'entends d'ici, mais quand ils hurlent ils me donnent l'impression de souffrir terriblement. Où alors ils s'emmerdent, je ne sais pas.

Ensuite les 'ti cabris, ben oui ils viennent occasionnellement dans la bananeraie sous mes fenêtres et poussent leurs ptis cris en cherchant de la bonne herbe, ça me rappelle quelque chose d'ailleurs...

Derniers animaux bruiteurs, plus rares, et plus lointains, les makis. Je les entends parfois pousser leurs cris que François comparent aux Nazguls. Malheureusement pas de grands arbres près de chez moi, ils ne viendront donc pas me visiter.

Ensuite tous les matins je découvre des cafards morts, c'est triste parce que moi j'aimerais faire connaissance un peu, discuter avec eux, apprendre de leurs coutumes, mais non chaque nuit ils préfèrent mourrir et s'offrir à ma balayette et ma petite pelle. C'est peut être à cause des désinfectants sur le sol où des produits que vaporise dans l'air, toujours est-il qu'ils se mettent sur le dos et ne bougent plus, et franchement je leur en veux un peu pour ça, ce n'est pas très convivial.

Comme partout, les fourmis sont très présentes, je devrais peut être être plus précis sur la vaisselle , mais je les aime bien les fourmis, elles sont organisées propres et très aimables, à chaque fois qu'un quelconque insecte (en dehors des cafards) décède malencontreusement dans ma maison, elles lenettoient rapidement avec une grande efficacité.

Je passerais sur les papillons, les mouches, les chenilles et tous les autres trucs que je connais pas pour en venir à mes vrais colocataires: les margouillats. Très aimables, discrets et vifs comme l'éclair, ils me débarassent des moustiques et s'écartent rapidement quand ils me voient pour ne pas me déranger. Pas de soucis donc, par contre il va falloir que je trouve un moyen de leur apprendre à utiliser les toilettes, parce quand on vit en communauté, ben faut des règles tout de même et puis ils sont très mignons mais passer avec la balayette derrière eux pour ramasser leurs milliers de crottes, ben bof.


Et puis il y'a les derniers mystèrieux gros lézards avec un gros ventre et d'une espèce de couleur verdâtre, ils ne donnent pas envie d'être touché et ils n'en ont rien à faire de ma présence. Ils s'installent dans ma salle de bain et prennent toute la place, il va falloir qu'on est une sèrieuse conversation pour régler nos différents.


En tout cas ça m'occupe et ça me fait de la compagnie

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 17:32

C'est un haut-lieu touristique de Mayotte incontournable de Mayotte. Tout ceux qui viendront me voir passeront forcément par là. Ce site offre un point de vue assez incroyable sur toute l'île. Je suis là depuis 6 mois et tout le monde me dit : "t'as pas encore fait Choungui, mais qu'est-ce tu fous ?". Parce qu'évidemment on "fait", le Choungui, on a fait Mada, on a fait l'Afrique etc.

Alors j'y suis allé, il faut bien répondre aux attentes de tous. Mais c'est quoi cette idée de "j'ai fait", on dirait qu'on coche, qu'on consomme, on remplit une liste, je trouve ça curieux et très consumériste, mais je voulais voir Mayotte d'en haut et j'avais besoin de marcher.
C'est également un lieu magnifique pour prendre des photos, mais je n'ai pas retrouvé mon appareil depuis Soulou, alors...

Et puis vous connaissez, la procédure, vous tapez "choungui" dans Google et voilà.... Encore une fois c'est toujours les mêmes, ce qui est bien c'est surtout d'y être alors vous savez ce qui vous reste à faire !!


Nous devions partir à 10 au final on était que 2, ben oui je suis entouré par une communauté de dormeurs fainéants !!


La randonnée consiste généralement à simplement effectuer l'ascension du Mont qui "culmine" à 500 mètres( et des brouettes), ça nous semblait court alors avec Didier nous avons décidé de partir de plus loin, à Dapani, au passage le sud de l'île est vraiment magnifique.

On a marché comme des mobylettes jusqu'au pied du Mont, et la montée est courte mais ça grimpe sec, il faut s'accrocher aux racines passser aux obstacles, ce n'est pas épuisant et c'est plutôt amusant, arrivés en haut la vue est effectivement extraordinaire. On peut très clairement voir les 2 barrières de corail, les couleurs de l'Océan indien sont merveilleuses.

On peut voir les 3/4 de l'île, et détailler les villages qui se détachent au milieu de la brousse. C'est un endroit idéal pour découvrir l'île et avoir une impression plus complète de Mayotte. J'y retournerais volontiers pour bivouaquer la-haut et voir le lever et le coucher de soleil.

Un détail sur notre randonnée, enfin un gros détail de 40 Kg, nous sommes montés avec Uppish la chienne de Didier, un bouvier des flandres, un espèce de gros ours adorable qui ressemble à un briard. Normalement une chienne habituée à cette montée, mais cette fois-ci ça a tourné à la galère pour le pauvre animal qui n'arrivait pas à monter les passages les plus escarpés et qu'il fallait aider et soulever. Pire sur la descente la chienne prise d'épuisement s'est retrouvée paralyseé du train arrière, il a donc fallu qu'on effectue la descente en la portant sur nos épaules à tour de rôle et croyez moi ce n'était pas une sinécure de descendre un sentier très escarpé avec un "ours" de 40 kg sur la couenne !!

Je vous rassure la chienne a récuperé et va un peu mieux.

La prochaine fois, je vous raconterais les photos que je n'ai pas pu prendre du lac Dziani en petite-terre, ainsi que les images qui n'existent pas de la merveilleuse plage de Moya.


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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 17:12

Dimanche dernier, visite d'un des plus endroits de Mayotte, la cascade de Soulou. En plus j'ai pris plein de photos. La bambouseraie sur le trajet, et puis la cascade qui se jette directement sur la plage, ce qui parait-il est une rareté. On a donc pu prendre des photos d'une grande beauté.
Malheureusement j'ai perdu mon appareil photo du coup ben vous me verrez pas traverser la bambouseraie, vous ne me verrez pas sous la cascade d'eau très froide me rincer après une baignade dans le lagon.

 

En même temps, vous tapez "Soulou" dans google et vous verrez les mêmes photos, tout le monde prend à peu de choses près les mêmes images, vous m'imaginez à la place de ces gens et hop l'affaire est faite, par contre je peux vous raconter

 

On est donc parti au petit matin ( vers 11h30, ben oui les soirées finissent tard) bien décidé à arpenter ce terrible sentier. Je me suis armé de mon pantalon de rando, de mes chaussures de rando et de mon sac de rando. Ce qui a bien fait rire Arnaud et Marco qui se baladaient en tong car évidemment pour 1/4 d'heure de marche cela suffisait. On a traversé cette jolie bambouseraie pas très entretenu, on a mangé tranquillement on s'est baigné dans une eau plutôt douce,on a croisé quelques makis j'ai appris plein de choses sur le poulet et on a tchatché paisiblement assis devant une vue magnifique avec une jolie cascade derrière nous. Comme souvent le plaisir pour moi n'est pas forcément dans l'extraordinaire, mais plutôt dans les choses simples avec les gens qu'on apprécie. Un bon moment tout en simplicité.

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 23:26

Mayotte, c'est un peu (beaucoup) la campagne et en plus, une campagne tropicale !!

Conséquence évidente, il y'a beaucoup d'insectes. Vraiment tout plein d'insectes, partout, dans les chambres, les salles de bain, les salons, les chaussures et les sacs.

Des tas de variété diffèrentes, plein de genres qui volent, qui rampent, qui piquent ou pas. Moi je suis un urbain et je n'y connais rien alors forcément je ne pourrais pas vous dire leurs petits noms. Mais il y'a une espèce qui ne m'échappe pas: Le Moustique.

Normalement je ne crains pas cet animal, j'ai le souvenir d'une armée de ces petites bêtes volantes que j'ai généreusement laissé me piquer à Porto Vecchio pour finir avec le corps couvert de centaines de petits boutons, et tout ça dans le plus grand stoïcisme.
Pourtant ici ils ne sont pas vraiment porteur de maladies graves, il y'a bien le palud, la dengue et le chikungunya mais ça ne court pas les rues, alors pas de quoi s'inquièter.
Mais tout de même, nom de nom, ce que le moustique mahorais est casse-pied. La journée passe et on l'oublie, facilement, bon ok près des points d'eau ils sont toujours là.

En règle générale ils arrivent avec une ponctualité incroyable autour de 17H30 (ce sont bien les seuls à être ponctuels ici et à partir de ce moment ils ne te laissent plus un moment de répit.
Même au prix d'une débauche d'energie meutrière, ils persistent, quand on en tue un il y'en a cent autres qui prennent la relève, on dirait des guerriers spartes. Ils sont tout petits et très discrets donc difficile à traque, très, très dur à repèrer, surtout pour moi qui a souvent des petites taches noires devant les yeux. Par contre, ils sont là et quand on les a, très facile à éliminer. Du coup depuis que je suis là c'est un véritable carnage que j'ai perpétré et je m'en excuse auprès de la communauté des moustiques méditerranéens !!

 

Pourtant ça ne sert à rien, on peut balancer des produits divers, utiliser des raquettes electriques, du gaz, il y'en a toujours qui reviennent.
Et ils sont très mal élevés.Déjà, allez savoir pourquoi ces saletés s'acharnent sur mes chevilles et m'obligent au port préventif de la chaussette, et l'ensemble chaussette/tong, je vous laisse imaginer....

Dernier désagrément et pas le moindre, le soir avant de se coucher, je ne sais pas pourquoi mais ils se décident alors à devenir bruyant, je leur ai pourtant expliqué, piquez-moi, mais en silence, et bien non, ils ne piquent plus et tournent bruyamment autour de mes oreilles en répétant toujours la même chose :"bzzz, bzzz", et ça, franchement, ce n'est pas sympa. Moi, aimable comme vous me connaissez, je consens à ne plus les tuer et eux en contrepartie, ils décident de m'empêcher de dormir, non mais je vous jure, il y'a de ces ingrats.

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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 18:02

J'étais parti pour rester mais pour rester peu, maintenant que je suis parti, je pourrais rester dans le départ. Vous me suivez ?

Maintenant que je suis en route, le retour n'a rien d'une évidence, une seule chose est sùre, je ne resterais pas forcément plus d'un an à Mayotte, trop étroit, trop fermé. Mais après tout, pourquoi rentrer après ça ?

 

C'est qu'à force on s'habitue aux bons côtés des tropiques, il fait chaud, la nature est partout, le rythme est plus calme qu'en métropole, on a moins de pression, j'ai un travail et une maison.

 

En métropole, il fait froid, il y'a plein de voitures, de grands bâtiments et rien d'urgent qui m'attend.
Quand j'y songe je me dis :" Pourquoi ne pas continuer ?" .
La Réunion pour revenir à plus de "civilisation", l'Afrique pour enfin "vivre" le continent noir, ailleurs....

 

Le plus difficile était de partir, puis d'arriver, maintenant je ne vois pas ce qui m'empêcherait de continuer. Les choses peuvent aller vite, un projet professionnel, une histoire d'amour et me voilà installé quelque part où je me sens bien.

C'est une idée, non ?

C'est tentant de vivre sa vie au soleil et au calme, de profiter de la plage, de la nature, vivre "nu" toute l'année, presque oublier le poids d'une chaussure.

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 18:33

Quand on est loin, on est pas près et je n'étais pas prêt à être loin .

 

Ce qu'il y'a de bien avec l'éloignement, c'est qu'on y voit plus clair, non, non je ne deviens pas presbyte, loin de là simplement je prends du recul. La tête collée à la vitre on ne voit plus rien, si on sort et qu'on s'éloigne on a une vue d'ensemble, c'est une des richesses de la vie d'expatrié, on perçoit sa vie diffèrement, rapport à l'éloignement, vous me suivez

Ainsi on comprend diffèrement le travail, le quotidien et surtout les gens où les relations que l'on avait.
Tout cela prend encore plus de sens dans une terre comme Mayotte où l'on est confronté à un quotidien diffèrent, à un relationnel humain diffèrent, si vous voulez par un espèce de phénomène de comparaison, on se comprend mieux soi-même.

Le travail de prof par exemple me positionne face à mes limites, avec la distance mon parcours professionnel malgré son grand désordre prend un autre aspect pour moi.
Mais le plus important ce sont "les miens", j'ai beau me sentir très bien ici ces temps-ci, je sais où est ma place, je sais où est mon "chez moi", je sais encore mieux ici qui sont les gens que j'aime.

Je l'avais déjà écrit, le manque permet à celui qui est loin de comprendre à quel certaines personnes et certaines choses sont importantes pour lui,

 

Les miens me manquent beaucoup ici et maintenant, à chaque instant depuis que je suis parti, ce n'est pas nouveau, je vis et ça ne m'empèche pas de me sentir bien.
Je l'ai déjà dit et je sais que je me répète, ce qui est nouveau et qui perce avec le temps passé ( car 5 mois ça n'a l'air de rien mais ça commence à faire un temps) c'est que même de loin, même d'aussi loin, on sent vraiment pour qui et à quel point on est important, "loin des yeux, loin du coeur" dit-on, c'est assez vrai, je le vis ici, la distance crée l'oubli, c'est un bien finalement car ça permet de relativiser certains attachements.
Pourtant parfois ce n'est pas vrai et au contraire, c'est justement quand on est aussi loin qu'on ressent encore plus les liens qui nous unissent, moi de loin je n'oublie personne, ou presque....

Mais je sais qu'il est si facile d'oublier, loin des yeux......

 

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 09:01

Toujours ancré dans une vie bien à part, la folie des tropiques un petit peu..

Je ne me sens toujours pas de rester longtemps ici, mais même sur une seule année ça m'aura fait une aventure tout en concentré, ça ne fait que 5 mois que je suis parti mais sur Mayotte le temps s'accélère et j'ai l'impression d'avoir vécu dans une autre peau,  la sensation d'être parti depuis plus longtemps que je ne saurais dire.

Encore une fois plus je suis loin, plus je sais que ma vie sera toujours près des gens que j'aime.
A Mayotte, on rencontre, des gueules cassées, brûlées, des âmes perdues, des vieux enfants et des esprits sans lumière.
Autour de ma petite vie règne une joyeuse pagaille entretenue par des enfants qui ont mal vieilli.On s'abîme, on s'oublie, on sourit mais on vit. Loin de leurs vies rangées métropolitaines on éclate et on explose. Certains parlent de paumés, de naufragés voire d'alcooliques. Moi je vois surtout des gens, et j'aime les gens qui s'expriment, même pour dire des conneries, de toute façon je suis là pour être trop sèrieux et responsable.

Un gros bordel, une joyeuse pagaille qui flirte avec le plus grand n'importe quoi, tous les ingrédients d'un groupe de rock dépravé en tournée, groupies incluses.
On surfe avec des aliens, se cognant la tête sur chaque étoile, avec toujours l'impression de flirter avec le sublime, mais dans le même temps de frôler le plus brutal des atterrissages.
Et moi je croise ces gens, notables locaux, créoles égarées, chefs d'entreprise, ouvriers et gars du bâtiment, réunis dans une gargotte ou ailleurs à refaire le monde et détruire leurs foies. Les esprits bien-pensants peuvent bien les mépriser, moi je les regarde avec affection, sans me jeter dans la débacle, car toujours soucieux du bien être de tous.Je vis avec eux dans une cohabitation bon enfant même si le bon sens n'a plus de prise; on se met en danger, mais le bon samaritain veille à la sécurité de tous. Toutes ces âmes sont damnées depuis longtemps mais leurs corps flottent encore dans le réel, autant leur donner la chance d'atterrir un jour sans trop de dégats.

Perdus sur une île, loin du monde occidental, les gens perdent leurs mains cramées par le soleil, ces mains qui leur permettaient de se raccrocher à la réalité, alors ils décrochent et planent, la chute les guette à tous mais le groupe les sauve. Comme toujours c'est l'autre qui te réanime et que tu ravives par la même occasion, les égarés se raccrochent les uns aux autres et se donnent du sens. Finalement ce n'est que ça encore une fois, une tribu qui se crée d'une autre façon, éphémère mais rock'n'roll.

C' est une vie, vibrante et réjouissante, pleine et sans question, toujours dans la vérité d'un moment qui ne durera pas.

Pour voir les étoiles isolées s'entrechoquer, il n'y a point besoin de recherches, de cartes ou de lieux, il suffit de s'asseoir à la terrasse, et ils viendront, il n'y'a rien à faire,rien à dire, il suffit d'être là et d'écouter, surtout ne pas juger, se rappeler que les plus belles âmes se cachent souvent derrière un manteau de douleur qu'ils n'auront pas su ranger.
Si vous agissez ainsi vous les verrez tous danser dans un tourbillon qui ne s'interrompt jamais, certains partent d'autres reviennent, ou pas, mais le maëlstrom lui ne s'arrête jamais, les plus tristes se laisseront emporter par le fond, les plus solides garderont leurs cheveux sur leurs cranes et tout recommencera.

On s'agite, juste pour se sentir vivant, en mouvement, c'est un peu fou, souvent les limites sont franchies mais personne n'est parfait !

 


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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 17:57

Allez zou, prenez une carte et grimpez sur le siège de ma 106 rouge toute cabossée, vous la connaissez tous ça ne vous dépaysera pas.

On part de  Dembéni sur la route en direction de Mamoudzou, on y reste pas longtemps à Tsararano on bifurque à gauche direction Ongoujou, là c'est le début de la portion dont je vous ai déjà parlé dans l'article:"une route".
Arrivé à Coconi on tourne à droite en direction de Combani, on traverse Kahani.
Rien d'exceptionnel sur ce trajet si ce n'est qu'on roule dans la brousse au milieu d'une nature exhubérante, mais bon c'est mon quotidien depuis plusieurs mois alors on s'habitue .....
Enfin, pas vraiment, moi le matin je suis maussade il paraît, alors quand je décolle pour aller bosser, c'est pas la joie, mais dès que mes fesses se vissent au volant de mon bolide, le sourire me revient, je sais que je vais traverser des paysages rares qui m'étaient inconnus il y'a encore quelques mois et ça reste un vrai plaisir.

On continue tout de même et je vous entends vous emerveiller :"oh un cocotier, oh un palmier oh des zébus au milieu de la route. Regarde, des gens qui marchent partout, tes tenues colorées etc." Mais je vous assure le plus beau est à venir. On roule en direction du nord, toujours au milieu de la forêt en traversant par-ci par là quelques villages tous plus ou moins perdu et détonnants.

Après avoir passé Combani (dans le centre de l'île, je crois que Combani veut dire, là ou il y'a des makis), on ne tourne pas vers Tsingoni et on s'enfonce vers la beauté sauvage du nord.
Par là les villages sont plus éparpillés, tout est plus sauvage, la vie y est plus calme et en même temps beaucoup plus isolé.A partir de M'Tsangamouji, le spectacle commence et là je promets que les photos suivront un jour. On est sur la côte ouest-nord de l'île avec vue sur les 2 îlots les plus gros et les plus beaux de Mayotte, la nationale longe la côte pour nous proposer des panoramas absolument ébouriffants. On surplombe l'Océan Indien qui resplendit de couleurs variant selon les jours, les courants et les marées, j'ai pourtant toujours trop de mots mais devant ce spectacle, je reste court.

 

En remontant d'Acoua, les panoramas sont épuisants de beauté, on a l'impression qu'on pourrait voir le monde entier depuis où on l'est, il paraît qu'on peut voir jusqu'à l'île d'Anjouan par temps clair.

Et on continue .....
La tête dans les nuages, on traverse Hamjago et M'Tsamboro pour arriver au collège qui est posé sur une butte au-dessus de l'eau avec une vue hors du commun, on donne cours et par la fenêtre, le lagon brille.
Je vous emmene....

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 10:45

.......... où d'ailleurs !!!

 

 

 

Alors voilà il fallait se pencher sur le sujet à un moment. J'exagère un peu, mais à Mayotte tout le monde est où a été professeur de quelque chose. Ici leur réputation est mauvaise la plupart du temps, alors il faut les défendre un peu, tout de même !!!

 

Vous connaissez déjà mon affection et mon admiration pour la corporation des professeurs des écoles (ou instit), leur dévouement, leur travail et leur courage.

Mais aujourdhui concentrons nous sur les enseignants du second degré. Leur image est clairement établie, ce sont des fainéants qui travaillent seulement 18h par semaine, ils sont pédants, prétentieux et on a tous des souvenirs de nos parcours scolaires nous ramenant à cette image des profs qu'on aime peu ou pas, avec toujours cette expression "mais quand ils sont bons, ils sont extraordinaires", et globalement: " les profs sont cons".Il me serait trop facile de défendre ces "bons" profs qui sont d'ailleurs plus nombreux que ce qu'on veut bien nous faire croire.
J'ai envie de défendre les autres, les "pas extraordinaire", les Mr Michon prof de Math de la 4ème Z.
Car oui il me faut bien l'avouer les profs travaillent, et beaucoup même.
Je me suis retrouvé ici en position d'espion privilègié, pour épier cette communauté. En travaillant au milieu d'eux j'ai pu observer leurs us et leurs coutumes au quotidien, j'ai pu les écouter et les regarder, ce travail d'ethnologie aura été très instructif pour moi.
Humainement que dire ? Ben ce sont des êtres humains, étonnant non !? Certains sont très cons, d'autres sont formidables et la plupart ne sont ni l'un l'autre, pour simplifier, pas de grandes diffèrences avec le reste de la population. Ma tendance naturelle m'aurait poussé à penser que les éboueurs et les cantiniers ont bien plus de grandeur d'âme que de la moyenne des professeurs, et bien non, même pas !!! Peu ou proue on retrouve les mêmes équilibres, et ça restera pour moi un grand voile qui se sera levé ici, les profs sont des gens normaux !!! J'avoue que je suis encore sous le choc, comme ébahi par cette découverte phénoménale !!!

 

Ma seconde découverte est bien plus impensable encore, les profs travaillent !!! Si si je vous jure, je les ai vu de mes yeux vu, et je m'en rend d'autant plus compte que je suis loin, bien loin de fournir le boulot qu'ils abattent.
Je vous le prouve :

Déjà, oubliez les 18h de cours, c'est un leurre, un écran de fumée, imaginez vous en face de 30 adolescents la bave aux lèvres, avides de savoir (ou de sang, je ne sais jamais ) vous en conviendrez, dans ces conditions, une heure en vaut bien deux, à peine commencé on est déjà à 36 heures par semaine ..........

Ensuite imaginez qu'un devoir à corriger prend en moyenne pour un seul élève entre 20 et 30 minutes minimum pour un prof de français, sachant que celui-ci évalue plus de cent élèves, et qu'à chacun il attribue une quinzaine de notes par an, ça vous donne à peu près 1500 copies à corriger par an soit 750 heures de travail.
Ajoutons à ça les préparations de cours....

Bah oui, un cours ça se prépare, je vous le garantis croyez moi sur parole, j'ai testé la tactique du "j'débarque en classe et j'improvise", et ça ne marche pas, très rapidement tu te sens perdu et dépassé en, et toujours face à ces fameux 30 ados...... pas une bonne méthode !! Non ?

Une préparation de cours, pour vous parler franchement j'aurais dù mal à évaluer le temps que ça peut prendre.Mais j'imagine facilement que ça peut parfois prendre autant de temps que le cours en lui-même.

Si vous avez suivi (pas sùr ) et que vous êtes bons en maths (grâce à un prof ??) vous aurez compris qu'un prof est largement au-dessus des 35 heures de ses camarades salariés. Ils ont 5 mois de vacances, les veinards, mais en même temps quand on se tape des semaines de 50 heures ça peut se comprendre.

Je ne suis pas un défenseur des enseignants, je ne suis pas partie prenante n'étant pas moi-même un véritable prof, je ne peux pas non plus être taxé de partialité car pour être franc, mes relations avec la majorité de mes "collègues" de travail ne sont pas brillantes. Ceux qui me connaissent le mieux savent même que ma subjectivité naturelle me porterait plutôt vers un anti-prof primaire, et pourtant, je suis fatigué d'entendre les sempiternels arguments (peu d'heures, beaucoup de vacances). J'ai eu la possibilité de pratiquer suffisamment d'emplois diffèrents dans ma jeune existence pour affirmer ceci :

Les profs sont des gens comme les autres qui bossent, on retrouve des fainéants et des gens très motivés comme dans tous les corps de métier, et surtout le métier d'enseignant reste un des plus durs qui existe.

 

Ca ne vous surprendra pas de m'entendre dire que si je ne m'acharne pas à continuer d'essayer et d'apprendre ce métier plus d'une année, la raison principale sera surement "ce boulot demande trop de travail"

 

Mais promis je vais essayer quand même, pour les gosses ...

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 10:51

J'aime les routes, pour moi le temps s'y arrête, on se sent toujours plus ou moins en voyage. Aux arrivées et aux départs, j'ai toujours préféré les chemins. Les vies s'y croisent sans le savoir, les destins changent parfois subitement, parfois progressivement. Une route, un chemin, un sentier, c'est toujours un passage.

A Mayotte les routes fourmillent, certes les voitures dominent de plus en plus, mais ce sont des routes où partout même au fond de la brousse, l'humain règne en maître.

Souvent ils marchent, on ne sait pas d'où ils viennent mais ils avancent, on ne sait pas où ils vont mais ils y arriveront sùrement.

D'autres fois ils sont arrêtés pouce levé ou main tendue, attendant un taxi, un ami, ou un conducteur convivial.

Parfois encore ils sont juste assis et regardent la vie passée devant eux, comme armé d'un bâton magique, ils stoppent leur temps et s'inscrivent dans le paysage, immobile et serein, demain n'existe pas, ils semblent sans but et pourtant ils ont tout compris, ils sont juste là, justes.

 

La vie se déroule au bord des routes, près des régimes de bananes, des autres fruits où légumes, les marchandes attendent à l'ombre et palabrent.

Et toujours les enfants, nombreux qui vont et viennent, grands où petits, ils rentrent où vont à l'école, peut être qu'ils vont cueillir quelque chose dans la brousse, peut être même qu'ils vont jouer, en tout cas ils sont inévitables, on est effrayé pour eux avec le flux de chauffards qui les frôle, mais ils sont la vie et le sel de cette route mahoraise, son avenir même.

 

A mayotte les existences se conjuguent en mode extèrieur, et la route regroupe, alors un trajet ici est toujours un voyage, on y voit des lessives, des repas, des conflits, un bord de vie mahorais, c'est la vie tout simplement.

Au bord de cette envahissante langue de bitume coincé au bord la brousse, l'Homme est là partout, sur le côté mais au centre. de tout

On aime ou on aime pas Mayotte, on peut regretter ou apprécier son développement et surtout la façon dont il arrive, mais pour l'instant, on ne peut pas résister à ce long cortège de scènes de vie qui nous bordent. Et peut être qu'avec le temps, l'occidental habitué à ces repères que je suis posera sa grosse machine rouge et ira s'asseoir ou marcher le long de ces routes.....



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